Titre : |
Les cloches de bâle |
Type de document : |
texte imprimé |
Auteurs : |
Louis Aragon, Auteur |
Editeur : |
Paris : Denoël |
Année de publication : |
1960 |
Importance : |
438 p. |
Langues : |
Français (fre) |
Résumé : |
Cela ne fit rire personne quand Guy appela M. Romanet papa. » Comme souvent la première phrase d’un roman d’Aragon est d’une extrême importance, celle-ci fait sans doute référence à la situation de l’auteur lui-même, fils illégitime d’un haut personnage de la troisième République, Louis Andrieux. Le roman est pourtant surtout l’histoire de trois femmes : Diane l’aristocrate, Catherine la féministe et Clara Zetkin, personnage réel, la militante socialiste allemande.
La famille de Diane, de petite noblesse ruinée, accepte sans trop d’état d’âme les nombreux « fiancés », de plus en plus riches, de la jeune femme ; quant à Catherine Simonidzé, ce sont les chèques, plus ou moins réguliers, de son père, producteur de pétrole à Bakou, qui lui permettent de vivre dans l’oisiveté, tout en essayant de comprendre ces étrangers que sont pour elle les travailleurs, notamment Victor chauffeur de taxi en grève. Diane, Catherine, Victor, leurs histoires sont développées indépendamment puis se rejoignent et s’entrecroisent jusqu’à Bâle, où se tient en 1912 le Congrès des partis socialistes pour la paix, là , Brunel, le mari de Diane, usurier déchu reconverti en agent secret se lie avec Jean Jaurès. En effet tout au long du roman se mêlent personnages réels, hommes politiques, industriels, policiers, syndicalistes de la Troisième République, et personnages imaginaires. En toile de fond passent des évènements de l’époque : la grève des ouvriers horlogers de Cluses ou celle des chauffeurs de taxi parisiens de 1911-1912, l’enterrement au Père Lachaise des époux Lafargue (Paul militant socialiste et Laura, fille de Karl Marx), les affaires du Maroc ou des Balkans, les crimes de la bande à Bonnot.
La « Belle Époque » ainsi évoquée, où s’entrechoquent parasitisme et mouvement social, marque la fin d’un monde ; mais écrire en 1934 un tel roman n’est-ce pas aussi prémonition d’un autre drame mondial qui va bientôt commencer ? La « lourde chanson » des cloches de Bâle s’appliquerait ainsi aux deux périodes. « Le carillon de Bâle n’est pas joyeux : c’est une voix d’alarme qui a retenti depuis le Moyen Âge pour annoncer bien des dangers et des guerres … Une voix de désespoir et de panique |
Les cloches de bâle [texte imprimé] / Louis Aragon, Auteur . - Paris : Denoël, 1960 . - 438 p. Langues : Français ( fre)
Résumé : |
Cela ne fit rire personne quand Guy appela M. Romanet papa. » Comme souvent la première phrase d’un roman d’Aragon est d’une extrême importance, celle-ci fait sans doute référence à la situation de l’auteur lui-même, fils illégitime d’un haut personnage de la troisième République, Louis Andrieux. Le roman est pourtant surtout l’histoire de trois femmes : Diane l’aristocrate, Catherine la féministe et Clara Zetkin, personnage réel, la militante socialiste allemande.
La famille de Diane, de petite noblesse ruinée, accepte sans trop d’état d’âme les nombreux « fiancés », de plus en plus riches, de la jeune femme ; quant à Catherine Simonidzé, ce sont les chèques, plus ou moins réguliers, de son père, producteur de pétrole à Bakou, qui lui permettent de vivre dans l’oisiveté, tout en essayant de comprendre ces étrangers que sont pour elle les travailleurs, notamment Victor chauffeur de taxi en grève. Diane, Catherine, Victor, leurs histoires sont développées indépendamment puis se rejoignent et s’entrecroisent jusqu’à Bâle, où se tient en 1912 le Congrès des partis socialistes pour la paix, là , Brunel, le mari de Diane, usurier déchu reconverti en agent secret se lie avec Jean Jaurès. En effet tout au long du roman se mêlent personnages réels, hommes politiques, industriels, policiers, syndicalistes de la Troisième République, et personnages imaginaires. En toile de fond passent des évènements de l’époque : la grève des ouvriers horlogers de Cluses ou celle des chauffeurs de taxi parisiens de 1911-1912, l’enterrement au Père Lachaise des époux Lafargue (Paul militant socialiste et Laura, fille de Karl Marx), les affaires du Maroc ou des Balkans, les crimes de la bande à Bonnot.
La « Belle Époque » ainsi évoquée, où s’entrechoquent parasitisme et mouvement social, marque la fin d’un monde ; mais écrire en 1934 un tel roman n’est-ce pas aussi prémonition d’un autre drame mondial qui va bientôt commencer ? La « lourde chanson » des cloches de Bâle s’appliquerait ainsi aux deux périodes. « Le carillon de Bâle n’est pas joyeux : c’est une voix d’alarme qui a retenti depuis le Moyen Âge pour annoncer bien des dangers et des guerres … Une voix de désespoir et de panique |
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